COP22: le bilan à mi-parcours

A mi-parcours, il est temps de faire un point sur l’avancée des négociations en cours à Marrakech depuis une semaine. Pour ceux qui prendraient le train en route, j’avais fait un petit article pour présenter les enjeux de cette COP22.

La dynamique de Paris continue

Samedi, Salaheddine Mezzouar, ministre marocain des affaires étrangères a salué un « état d’esprit positif et un engagement de tout le  monde pour maintenir la dynamique et aider à ce que cette COP22 soit celle de l’action, de l’engagement, confirmant la détermination des parties et de la communauté internationale pour poursuivre l’action en faveur du climat ».

Au-delà des mots du président de la COP22, l’élan autour de l’accord de Paris semble bel et bien là. 109 pays représentant 76% des émissions de gaz à effet de serre ont d’ores et déjà ratifié l’accord.

L’élection, en milieu de semaine, de Donald Trump qui menace d’annuler l’engagement des États-Unis n’a pas perturbé cette dynamique. La Chine a annoncé qu’un éventuel recul des États-Unis ne changerait pas son engagement.  D’ailleurs, un retrait des États-Unis qui représentent 18% des émissions mondiales n’annulerait pas l’accord de Paris puisque le seuil de 55% des émissions mondiales serait toujours atteint.

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Photo : EPA / MAXPPP

Peu d’annonces

La prochaine COP aura lieu en Allemagne

La prochaine COP aura vraisemblablement lieu à Bonn (Allemagne) au siège de la Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC) sous la présidence d’un pays asiatique. Les îles Fidji se sont déjà portées candidats.

Lancement de l’Alliance Mondiale pour les Technologies Propres

Lancée par la Solar Impulse Foundation cette alliance a pour but de fédérer les solutions technologiques au changement climatique.

Lancement de l’Appel de Marrakech

La présidence Marocaine de la COP22 prépare un document non contraignant à destination des parties pour réaffirmer l’engagement de tous en matière de lutte contre le changement climatique. Petit problème, le Maroc ne souhaite pas consulter les autres parties sur ce point. Certains pays ne semblent guère apprécier la démarche. Il n’est pas certain du tout que le document final fera consensus… D’autres pays regrettent également le manque de préparation de la présidence Marocaine notamment sur la question du dialogue pré-2020 (la préparation des négociations avant l’entrée en vigueur de l’accord de Paris).

Les avancées: il va falloir accélérer

Assez peu d’avancées concrètes pour l’instant à part la dizaine de pays supplémentaires qui ont ratifié l’accord de Paris. Espérons que l’arrivée des ministres et chefs d’états en milieu de semaine prochaine va accélérer le processus.

Les inquiétudes : peu d’avancées concrètes, la présidence marocaine et le retrait des financements américains

Outre le peu d’avancées concrètes cette semaine et les inquiétudes autour de la présidence assurée par le Maroc, un potentiel retrait des États-Unis de l’accord de Paris et du financement de l’ensemble des outils de lutte contre le changement climatique plane toujours au-dessus de cette COP22. Entre 2010 et 2015, les États-Unis ont financé 15 milliards de dollars de projets d’énergies renouvelables ou d’adaptation au changement climatique. Les États-Unis devaient également financer 3 milliards de dollars du fond vert pour le climat promis aux aux pays en voie de développement lors de la 15e COP à Copenhague (100 milliards de dollars par an d’ici à 2020). Les États-Unis participent également au financement de la CCNUCC (afin d’aider les délégations des pays plus modestes à participer aux négociations). Si l’administration Trump revient sur ces engagements, il s’agirait d’un coup d’arrêt dans la lutte contre le changement climatique presque plus important que le retrait des États-Unis de l’accord de Paris.

Flags from different countries are displayed at the World Climate Change Conference 2016 (COP22) in Marrakech, Morocco

REUTERS/Youssef Boudlal – RTX2S5YM

Tout reste à faire

Alors que le monde a l’air d’avoir saisi l’urgence d’agir contre le changement climatique, cette COP22 qui devait être celle de l’action est encore très loin d’avoir rempli ses objectifs.  Cependant, on note peu de tensions entre les différentes délégations contrairement à Paris où certains points de l’accord cristallisaient toutes les oppositions.  Traditionnellement, la deuxième semaine de COP est plus productive (à Paris tout s’était décanté les 2 derniers jours!). Espérons que ça sera la cas !

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